DiCovid-19

Le dictionnaire du Covid-19

Par Henri Goursau, lexicographe, rédacteur du dictionnaire anglais/français de médecine et du dictionnaire anglais/français de dialogue médical comprenant 5000 phrases pour soignants et malades.

Premier dictionnaire français pour aider à comprendre les termes et expressions liés à la pandémie actuelle de coronavirus (Covid-19)

Quatre règles à suivre pour freiner l’épidémie de coronavirus : respecter le confinement, accomplir les gestes barrières de distanciation sociale, d’hygiène individuelle des mains et de port du masque.

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Il y a 18 noms dans ce répertoire commençant par la lettre M.
Machine BiPAP
C’est un type d’appareil respiratoire ou de ventilateur que certains hôpitaux utilisent pour aider les patients du Covid-19 à respirer. Elles sont couramment utilisées pour des conditions de troubles des systèmes respiratoires et neuromusculaires ou telles que l’apnée obstructive du sommeil et la pneumonie.

Maladie à coronavirus
Les coronavirus humains sont fréquents et sont habituellement associés à des maladies bénignes, dont les symptômes sont semblables à ceux d’un rhume. La nouvelle maladie à coronavirus (Covid-19) est causée par un virus entraînant des infections respiratoires allant de légères à graves.

Maladie de Kawasaki
Du nom du pédiatre japonais qui l’a identifiée il y a plus d’un demi-siècle et appelée aussi syndrome lympho-cutanéo-muqueux fébrile. C’est une maladie inflammatoire systémique aiguë qui touche environ 500 enfants par an et dont on ignore l’origine. Il s’agit d’une inflammation systémique des vaisseaux de la paroi des artères coronaires, appelée vascularite aiguë systémique fébrile, d’origine infectieuse ainsi qu’une susceptibilité génétique. L’hypothèse la plus solide est que la maladie de Kawasaki est provoquée par un agent infectieux produisant des effets cliniques ou une autre hypothèse, plus controversée, dit que cette maladie serait liée à une toxine dite « superantigénique ». Elle atteint l’enfant entre 6 mois et 5 ans et peut entraîner de graves séquelles cardiaques et la mort. Cette maladie est rare chez les nourrissons de moins de trois mois, chez les adolescents et les adultes et les formes graves ne se développent que dans 0,5% des cas. Les pays asiatiques sont les plus touchés et particulièrement le Japon. On soigne la maladie à l’aide d’anticorps (immunoglobines IV), d’acide acétylsalicyclique ou de corticoïdes pour réduire la fièvre et limiter le risque de complications coronariennes. Une vingtaine d’enfants et d’adolescents (entre 2 et 15 ans) en Ile-de-France, quelques cas répertoriés également en province et d’autres signalés dans plusieurs pays ont présenté récemment des symptômes ressemblant à la maladie de Kawasaki, ce syndrome vasculaire dont la cause reste indéterminée. Et ces enfants ont tous été en contact avec le virus SARS-CoV-2. Ces cas ont nécessité une hospitalisation dans un état grave en service de réanimation ou de soins intensifs. Des enfants atteints d’inflammation du muscle cardiaque (myocardite) et qui ont eu besoin d’une aide ventilatoire à cause de cette réaction inflammatoire exagérée. Une réaction qui entraînerait donc une atteinte cardiaque. Les enfants touchés ont présenté d’abord une forte fièvre (plus de 39,5°C) pendant 5 jours au moins, des symptômes digestifs comme des douleurs abdominales ou des diarrhées avec parfois des éruptions cutanées et un syndrome inflammatoire vasculaire assez général avant de développer une défaillance cardiaque et circulatoire. Les tests sanguins démontrent une inflammation importante. Et les échographies cardiaques montrent que ça peut toucher le muscle du cœur. Heureusement les enfants répondent bien aux traitements, aucun n’ayant eu à ce jour de conséquences graves et aucun mort n’ayant été signalé dans les pays concernés. Il est donc possible que des enfants positifs au Covid-19 développent les symptômes de cette maladie, mais sans que l’on soit sûr à 100%.

Maladie infectieuse
Les maladies infectieuses regroupent toutes les maladies provoquées par une bactérie, un virus, un parasite ou un champignon. Ces maladies peuvent se transmettre d’une personne à une autre ou de l’animal à l’homme comme c’est le cas des zoonoses et probablement du Covid-19. La maladie du Covid-19 est une maladie infectieuse causée par le coronavirus SARS-CoV-2, appartenant à la très large famille des Coronaviridae. Ces virus sont en constante mutation et évolution. C’est au cours de l’une de ces mutations qu’il est devenu capable d’infecter l’homme, car la maladie semblerait venir d’un animal. Il se transmet surtout par la salive, les gouttelettes (toux, éternuements) et par contacts rapprochés (poignées de mains, embrassades) ainsi que par des surfaces contaminées. Les micro-organismes responsables d’une maladie infectieuse peuvent pénétrer dans l’organisme via les voies respiratoires (nez, bouche). 60% des maladies infectieuses chez l’Homme sont d’origine animale et 75% des maladies émergentes. Beaucoup de maladies infectieuses sont bénignes, mais d’autres peuvent être sévères voire mortelles.

Manuportage
Infection véhiculée par les mains. Transmission des germes d’un individu à un autre par l’intermédiaire des mains. D’où la nécessité d’un lavage soigneux des mains.

Masque chirurgical
C’est un équipement de protection individuelle, appelé aussi masque d’hygiène, masque à trois plis ou masque anti-projections. Il est porté par les professionnels de santé durant une intervention chirurgicale ou pour se protéger contre d’éventuelles infections ou contre la pollution atmosphérique. Il est destiné à éviter lors de l’expiration de celui qui le porte, la projection de sécrétions des voies aériennes supérieures ou de salive pouvant contenir des agents infectieux transmissibles par voie de gouttelettes ou par voie aérienne. Il n’est pas conçu pour protéger le porteur contre l’inhalation de bactéries ou de particules virales en suspension dans l’air. D’autres types de masques offrent une meilleure protection pour l’utilisateur, comme les masques FFP2. Son efficacité pour contenir la dispersion de gouttelettes lors d’un éternuement est plutôt bonne et il permet de limiter la transmission des virus aéroportés (grippe, coronavirus, etc.) par des personnes infectées. Le port d’un masque chirurgical est l’un des moyens de prévenir ou diminuer la propagation d’une épidémie telle que le Covid-19. Il doit être porté par un patient contagieux, dès les premiers symptômes, pour prévenir la contamination de son entourage et de son environnement. Il est établi que des personnes en période d’incubation ou en état de portage asymptomatique excrètent le virus et entretiennent la transmission de l’infection. Dans ce contexte, le port généralisé d’un masque par la population constitue une addition aux mesures barrières, actuellement en vigueur. Le masque est à usage unique et n’est en aucun cas lavable ou réutilisable. Le masque doit être adapté à la taille du visage et doit être bien positionné. Et il doit être jeté dès qu’il est mouillé ou souillé, dans une poubelle munie d’un couvercle plastique, puis il faut se laver les mains à l’eau et au savon ou se désinfecter avec une solution hydro-alcoolique. En espace ouvert, à l’extérieur, son intérêt est faible et jusqu’à preuve du contraire, il n’est donc pas nécessaire de porter un masque filtrant si vous sortez faire des courses ou pour prendre l’air et que vous respectez la distanciation sociale et que vous ne mettez pas les mains au visage. Mais l’on parle de plus en plus de port généralisé des masques anti-projections surtout pour la période à venir de déconfinement.

Masque de protection FFP2
Masque canard destiné aux professionnels de santé. C’est un masque en forme de bec de canard qui est plus élaboré que le masque chirurgical car il est capable de filtrer l’air (il possède un système de filtration). Il est également étanche pour éviter les projections. Ce modèle est recommandé par les autorités pour éviter de propager le virus. Il est obligatoire pour le personnel hospitalier et les malades du Covid-19, mais pas pour le grand public. Il existe deux autres types de masques médicaux : le FFP1 et le FFP3. Ce dernier est le plus étanche et présente une filtration minimum de 98% et un taux de fuite vers l’extérieur de 2%. Le FFP2 affiche lui une filtration minimum de 94% et un taux de fuite vers l’extérieur de 8% contre une filtration minimum de 80% et un taux de fuite de 22% pour le FFP1. Avoir un masque P3 signifie que l’effort de respiration va être très important. FFP est l’abréviation de « Filtering Facepiece » en anglais traduit par « pièce filtrante faciale » en français ». « Masque respiratoire à filtre » étant traduit en anglais par « filtering facepiece respirator (FFR)».

Masque de protection respiratoire
C’est un masque de protection individuelle destiné à protéger celui qui le porte à la fois contre l’inhalation de gouttelettes et contre les particules dangereuses et nocives en suspension dans l’air. Certains masques confèrent une protection optimale contre les infections et réduisent les risques de contamination et de propagation des virus, bactéries et champignons. Ils sont efficaces pour bloquer la transmission des coronavirus.

Mesures barrières sanitaires
Des mesures et des règles pour se protéger et protéger les autres. Les objectifs de ces mesures sont de limiter la contamination interhumaine et donc de contenir l’épidémie. Des mesures qui relèvent de démarches de type collectif mais aussi correspondre à des actions individuelles comme se laver les mains pendant 20 à 30 secondes au moins, éviter de se toucher le visage, les yeux, le nez, la bouche afin de ne pas transmettre le virus des mains à votre corps, de tousser ou éternuer dans son coude, d’utiliser un mouchoir à usage unique et le jeter, éviter la poignée de mains systématique et de se faire la bise pour se saluer. D’autres mesures étant de se confiner à domicile, de ne pas se rassembler (sauf cas exceptionnels), de respecter une distance de protection sanitaire d’au moins un mètre, de nettoyer des surfaces de contact, de porter le masque, d'aérer tous les jours les espaces clos (logements, locaux).

Mesures d’endiguement
Mesures de lutte contre la propagation de l’épidémie de coronavirus comme le confinement strict, la distanciation sociale généralisée, l’hygiène individuelle, l’isolement-quarantaine des cas infectés, la fermeture des écoles et des universités, l’interdiction des manifestations publiques, le renforcement des contrôles aux frontières, etc.

Mesures de prévention
Mesures destinées à prévenir une épidémie. Celles visant essentiellement à diminuer la transmission du virus et à éviter le développement des épidémies.

Micro-organisme
Appelé aussi microbe ou germe. C’est un être vivant de taille microscopique, invisible à l’œil nu, tels que les bactéries, les virus, les champignons unicellulaires (levures) et les protistes. Il en existe des milliers d’espèces différentes dans notre environnement. Ils se développent dans des milieux comme l’environnement ou sur un hôte spécifique (animal, végétal), appelés réservoirs. Les micro-organismes jouent un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes.

Ministère des Solidarités et de la Santé
Met en œuvre la politique du gouvernement dans les domaines des affaires sociales, de la solidarité et de la cohésion sociale, de la santé publique et de la protection sociale. Il est dirigé par Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé dans le gouvernement d’Édouard Philippe, Premier ministre.

Molnupiravir
Traitement anti-Covid par voie orale développé par Merck. Un antiviral, aussi connu sous le nom de MK-4482/EIDD-2801, développé à l’origine pour traiter la grippe et l'hépatite C. Un traitement dont les bénéfices seraient potentiellement triples : stopper la progression vers une forme grave de la maladie, raccourcir la phase infectieuse et donc l’isolement prolongé du patient et mettre fin rapidement à une flambée locale de l’épidémie. S'il était approuvé, il deviendrait le premier médicament oral contre le SARS-CoV-2, et serait donc plus facile à utiliser. Les traitements anti-Covid disponibles en décembre 2021 étant administrés par intraveineuse uniquement. Une source d’espoir dans la lutte contre la Covid-19 chez l’homme.

Morbidité
État d’un individu malade, état de maladie. Ensemble des maladies dont un patient souffre actuellement, ou état de santé. Affections dont il a souffert dans le passé ou antécédents médicaux.

Multiplication des virus
Les virus ne peuvent se multiplier qu’à l’intérieur d’une cellule-hôte. Ils utilisent le système producteur d’énergie (ATP), les ARN de transfert et les ribosomes de la cellule ainsi que toutes les petites molécules nécessaires à leur multiplication. Après pénétration dans la cellule, le virus apporte seulement l’information génétique nécessaire à la fabrication des molécules qui le constituent. Il est d’abord répliqué en nouveaux génomes qui sont ensuite transcrits en ARN-messagers, eux-mêmes traduits en protéines de structure. Ces macromolécules s’assemblent pour former des virions (particules virales), qui sont libérés dans le milieu extérieur.

Muqueuse
C'est un revêtement tissulaire (fait de cellules) qui tapisse l’intérieur de nombreux organes situés au contact du milieu extérieur : la bouche, le nez, l’œsophage, les intestins, les bronches, le vagin, l’utérus, etc. Ce revêtement est un empilement de cellules qu’on appelle épithélium. Dans cet épithélium se trouvent des cellules spécifiques qui fabriquent du mucus (d’où leur nom). Ce mucus sert à lubrifier et à protéger l’organe qui en est tapissé contre les microbes. Certaines muqueuses ont un rôle supplémentaire : celui d’absorber. C’est le cas de l’intestin dont la muqueuse absorbe tous les composants alimentaires dont l’organisme a besoin, le reste étant rejeté à l’extérieur sous forme de selles. La muqueuse est constituée par : un épithélium, composé d'une ou plusieurs couches de cellules spécialisées, une lame basale, tissu conjonctif dense situé entre l'épithélium et le chorion, et un chorion, tissu conjonctif lâche sous-jacent.

Mutation du virus
Tous les virus mutent. Ces évolutions correspondent à des changements dans la séquence génétique du virus. À chaque fois que le virus se reproduit, il existe une toute petite chance pour que sa séquence génétique ne soit pas reproduite à l’identique. Quand c’est le cas, on est en présence d’une mutation, que les chercheurs peuvent repérer. La mutation peut aller dans les deux sens, vers plus de virulence ou moins de virulence, plus de contagiosité ou moins de contagiosité. Mais dans l’immense majorité des cas, ces mutations sont totalement inoffensives et n’ont aucune conséquence. Depuis son émergence fin 2019, le SARS-CoV-2 a déjà muté de très nombreuses fois. S'il a muté pour rendre la maladie plus contagieuse ou plus virulente, pour autant il ne rend pas plus malade et n'est pas plus mortel, selon les études publiées à ce jour.