DiCovid-19

Le dictionnaire du Covid-19

Par Henri Goursau, lexicographe, rédacteur du dictionnaire anglais/français de médecine et du dictionnaire anglais/français de dialogue médical comprenant 5000 phrases pour soignants et malades.

Premier dictionnaire français pour aider à comprendre les termes et expressions liés à la pandémie actuelle de coronavirus (Covid-19)

Quatre règles à suivre pour freiner l’épidémie de coronavirus : respecter le confinement, accomplir les gestes barrières de distanciation sociale, d’hygiène individuelle des mains et de port du masque.

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Il y a 6 noms dans ce répertoire commençant par la lettre B.
Backtracking
Terme anglais qui signifie reconstitution du parcours d’une personne porteuse du virus Covid-19. C’est une stratégie numérique qui permet d’identifier les personnes ayant été en contact avec celles infectées par le coronavirus SARS-CoV-2, afin de casser les chaînes de transmission du virus.

Bactérie
Ce sont des micro-organismes unicellulaires vivants, présents dans tous les milieux où ils peuvent survivre. À l’inverse des virus, les bactéries sont capables de se reproduire ou de se multiplier rapidement par division cellulaire. Une cellule mère produisant deux cellules filles. Les bactéries colonisent tout notre corps. Il existe environ 10.000 espèces connues à ce jour. L’estimation du nombre d’espèces oscillerait entre 5 et 10 millions. Ces micro-organismes sont aussi responsables de maladies telles que la peste, la lèpre, le choléra ou la tuberculose. Les bactéries peuvent être combattues par les antibiotiques. Elles sont néanmoins indispensables à la vie, car elles recyclent la matière.

Bactérie Prevotella
Fake news ou pas ? Un message circule qui affirme qu’il aurait été découvert que le virus SARS-CoV-2 ne tuerait pas directement, mais par l’intermédiaire d’une bactérie intestinale qu’il infecterait, la Prevotella. Et cette bactérie infectée, qui devenant virulente, déclencherait l’hyper-réaction immunitaire qui délabre les poumons et tue le malade. Ceci n’a pas encore été accepté dans une revue scientifique. Pour le moment impossible de tirer des conclusions et d’établir un possible lien de causalité entre Prevotella et le Covid-19. Seules des études solides pourront apporter des réponses.

Betacoronavirus
Les coronavirus appartiennent à la sous-famille des coronavirinae, elle-même divisée en 4 genres nommés Alpha-, Beta-, Gamma-, et Deltacoronavirus. Les alphacoronavirus, responsables de pathologies respiratoires et intestinales généralement bénignes, ont été identifiés chez les mammifères, dont l’homme, le chien, le chat, le porc. Les betacoronavirus, responsables de pathologies sévères comme le SRAS (2002-2004), le MERS (2012) et le SARS-CoV-2 (2019-2020), ont été trouvés occasionnellement chez les mammifères dont l’humain, le bétail, la souris, le rat, le lapin, le chameau et la chauve-souris. Les gammacoronavirus ont été identifiés principalement dans le monde aviaire (oiseaux) ainsi que les deltacoronavirus, qui eux infectent également les mammifères. Les coronavirus humains appartiennent aux genres alphacoronavirus et betacoronavirus. Le SARS-CoV-2 (Covid-19) appartient au groupe des betacoronavirus et il est très proche du SARS-CoV, responsable d’une épidémie de pneumonie aiguë apparue en novembre 2002 dans la province de Guangdong en Chine. Les betacoronavirus provoquent généralement de la fièvre et des symptômes respiratoires. Les chauves-souris représentent le principal réservoir naturel des alphacoronavirus et betacoronavirus. Ces dernières constituent le groupe de mammifères hébergeant le plus grand nombre de coronavirus.

Biothérapie
Ou thérapie combinée. Traitement pharmaceutique où deux médicaments sont utilisés pour soigner une même maladie. Une piste suivie aujourd’hui dans le but de traiter les malades infectés par le coronavirus, associant l’hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine, médicament antipaludique et un antibiotique pulmonaire l’azithromycine. Une combinaison médicamenteuse, privilégiée par le Professeur Raoult, qui doit être testée afin d’en montrer l’efficacité et d’en mesurer la toxicité. L’association de lopinavir et de ritonavir chez les patients atteints de Covid-19 ne semble pas avoir donné des résultats favorables.

Brigades sanitaires anti-coronavirus
Appelées aussi «brigades anti-Covid», «brigades de cas contacts» ou «brigades d’anges gardiens». Le projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire permet au ministre chargé de la Santé de mettre en œuvre un système d’information aux seules fins de lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19, et que cette faculté est limitée à la durée de l’épidémie ou au plus tard à une durée d’un an à compter de la publication de la loi. À partir du lundi 11 mai 2020, premier jour de déconfinement, chaque département disposera d’une brigade sanitaire chargée d’identifier les personnes atteintes par le Covid-19, les contacts de ces personnes testées positives au coronavirus et d’éviter ainsi de nouveaux foyers d’infection. Le but de ce dispositif est d’identifier le plus grand nombre de personnes infectées, susceptibles de transmettre le virus, pour au final casser les chaînes de contamination et assurer un déconfinement réussi. L’enjeu est de retracer les contacts qu’un malade a pu avoir jusqu’à 48 heures avant l’apparition des symptômes. Les brigades sanitaires seront composées principalement de salariés de l’Assurance maladie, des employés des centres communaux d’action sociale (CCAS), de conseils départementaux, d’organismes comme la Croix-Rouge ou encore de professionnels de santé, comme les médecins, infirmiers, etc. Le nombre de personnes qui composeront ces brigades d’anges gardiens devrait être de l’ordre de 100.000 pour toute la France, et dont 3000 à 4000 salariés de l’Assurance maladie seront mobilisés. Des effectifs proportionnels au nombre d’habitants de chaque département, mais qui seront ajustés en fonction de l’évolution de la propagation du virus. Ces brigades seront chargées d’enquêter sur l’entourage de personnes positives au Covid-19, afin de repérer des personnes potentiellement contaminées, lesquelles seront invitées à se faire dépister par un test PCR. L’important étant de répertorier ou de recenser les personnes malades testées positives au Covid-19 et les personnes contacts des personnes malades. Les agents formés qui constitueront la brigade sanitaire d’un département interviendront en deuxième ligne après le médecin généraliste. Lorsque le médecin reçoit un patient dépisté Covid-19, il l’enregistre dans un nouvel outil accessible depuis son compte en ligne AmeliPro. Le malade est alors identifié comme le «patient zéro» et son médecin le questionne pour recenser des éventuels cas de contamination dans son entourage. Pour cette charge de travail supplémentaire, les médecins généralistes recevront une compensation financière de 55€ par patient, comprenant le prix de la consultation et la saisie informatique des coordonnées des membres de la cellule familiale. Pour inciter les praticiens à poursuivre le travail d’investigation au-delà du cercle familial, 2€ seront versés pour chaque contact supplémentaire identifié, et même 4€ si les coordonnées permettant de les joindre sont renseignées. Une fois les informations sur les patients et leur entourage transmises à l’Assurance maladie, sur la base de ce signalement, les brigades sanitaires identifieront les cas contacts, c’est-à-dire les personnes qui ont été en contact rapproché et prolongé, sans port de masque, avec ce patient au cours de la période d’incubation et aussi les autres sujets contacts potentiels. Ensuite on va téléphoner à ces personnes pour les inviter à se confiner, soit à leur domicile soit dans un lieu mis à disposition, et à se faire dépister/tester. Elles recevront dès lors une série de consignes sanitaires et, le cas échéant, des masques et du gel hydroalcoolique. Ces informations sur les patients et leurs proches seront transmises à l’Assurance maladie, ce qui fait débat sur la sécurité du stockage ou de la collecte de données personnelles, la confidentialité des renseignements obtenus et le respect de la vie privée, des libertés individuelles et du secret médical, avec un risque qui n’est pas nul. Car un grand nombre d’intervenants auront accès à des informations sensibles. Ces données médicales seront compilées dans deux fichiers nationaux de «contact tracing»,dont les modalités de fonctionnement soulèvent de nombreuses inquiétudes. La première base de données, baptisée «Sidep» recensera les informations en provenance des laboratoires de biologie médicale, lorsqu’un patient a été testé positif au virus. La seconde, «Contact Covid», listera les personnes qui ont côtoyé le malade. Toutes ces personnes seront invitées à se confiner pour éviter la propagation du virus et une reprise ou deuxième vague de l’épidémie de contact Covid-19 et le retour à des mesures de confinement appliquées à toute la population.